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LE BATIK EN INDONÉSIE

On trouve des batiks dans différentes régions du monde, en Inde, en Chine, en Asie du Sud-Est, au Turkestan et aussi en Afrique de l’Ouest mais c’est en Indonésie sur l’île de Java que l’art du batik atteint son apogée et un raffinement absolument unique et exquis.
Le batik est inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2009.
Le batik est profondément lié à l’Indonésie. Que ce soit dans la rue ou dans les plus grandes soirées indonésiennes le batik est présent. C’est une icône nationale à lui seul.

Deux écoles s’opposent quant à l’apparition du batik en Indonésie.
La première l’explique par une influence indienne entre le VIème et le VIIème siècle et l’autre se retranche sur le fait que les communautés comme celles de Flores ou de la région Toraja en Sulawesi n’ont jamais connu d’influence hindouiste et ont pu développer leur propre textile.

Mais c’est vraiment à partir du XIXème siècle que le batik est produit à grande échelle.
La côte nord de Java voit se développer de nombreuses industries qui produisent du batik. C’est également à ce moment-là que les colons hollandais ont commencé à apprécier le batik, on voit les premiers batiks de style européen apparaitre.

Le batik est un textile traditionnel auquel des valeurs culturelles immatérielles très riches sont associées et qui se transmet de génération en génération à Java, ainsi que dans d’autres régions. Le batik indonésien est réalisé par application sur du tissu de cire chaude, en points ou en ligne, à l’aide d’un instrument de cuivre en forme de stylet appelé canting ou de tampons de cuivre nommés cap. La cire permet de résister au processus de teinture naturelle ou synthétique effectué à la main. Le tissu est ensuite mis à bouillir et/ou gratté pour en ôter la cire, ce procédé étant répété pour chaque teinte.

Si l'on se réfère à l'étymologie, le mot batik vient du javanais titik qui signifie point. Certains javanais vous diront avec le sourire que batik est le raccourci de banyak titik (beaucoup de points). Au-delà du jeu de mots, le raisonnement est correct car il faut en effet beaucoup de points et donc de patience pour obtenir un vrai batik traditionnel.

Il existe différentes techniques de batik. Le “batik tulis“, qui signifie “écrire”: on reproduit les motifs sur le tissu. Puis on applique de la cire sur le dessin à l’aide d’un outil formé d’un manche en bois et d’un bec verseur, appelé canting. Ces parties recouvertes vont former une zone de réserve qui ne prendra pas la teinture.

L’autre technique, le “batik cap” qui signifie “tampon” est plus rapide et simple. Elle consiste à appliquer la cire à l’aide de tampons représentant les motifs qui vont apparaitre sur le tissu. On applique plusieurs fois ces tampons sur le tissu afin d’avoir un motif à répétition.

Une fois les motifs reproduits, le tissu est mis dans un bain de teinture. La teinture est appliquée de la plus claire à la plus foncée. Ce processus est répété à chaque fois si différentes couleurs sont utilisées. Ainsi appliquer plusieurs couleurs représentera un travail très long. Il faudra à chaque fois appliquer la cire et faire un nouveau bain de teinture pour chaque couleur. Une fois teint, le tissu est séché puis rincé à l’eau bouillante pour retirer la cire.

Les couleurs utilisées pour le batik étaient traditionnellement d’origine naturelle. La plus utilisée est le bleu indigo que l’on produit à partir des feuilles de l’indigotier. On teint ensuite les tissus également avec les couleurs crème, marron ou rouge.
Aujourd’hui les teintures chimiques ont remplacé les teintures naturelles dans la coloration des tissus batiks d’où le grand choix des couleurs. Mais malheureusement au détriment de l’environnement et de la santé des artisans.
Des ateliers de fabrication de batik reviennent cependant aux teintures naturelles avec des végétaux comme l’indigotier, l’écorce d’acajou ou les feuilles de manguier.

Les motifs du batik sont dotés d’un profond symbolisme lié au statut social, à la communauté locale, à la nature, à l’histoire et au patrimoine culturel.
Les motifs représentent des formes géométriques, des animaux ou des végétaux.
Chaque motif a sa symbolique qui entraînait parfois l’interdiction de porter des étoffes avec certains ornements réservés uniquement à la famille royale (comme le Kawung).
Les motifs du batik ont une forte connotation sociale, indiquant le statut de celui qui le porte.

Les femmes enceintes sont vêtues de batik, les bébés sont portés dans des porte-bébés en batik et leurs pieds sont posés sur un batik lorsqu’ils touchent le sol pour la première fois, les jeunes mariés et les membres de leur famille sont habillés de batik, même les morts sont couverts de linceuls en batik décorés de motifs appropriés.
Le batik fait partie du costume traditionnel et est transmis de génération en génération comme un héritage familial. Chacun est une œuvre d’art ayant sa propre histoire. Les artisans traditionnels du batik jeûnent et prient avant de commencer leur ouvrage, qu’ils réalisent en pratiquant la méditation accompagnée de chants traditionnels.
Plusieurs jours sont nécessaires pour réaliser un batik au tampon, et au moins un mois et jusqu’à un an pour une pièce de batik où les dessins sont tracés à la main. 

On distingue deux grands styles de batik à Java, celui des anciennes villes royales de Solo, Yogjakarta et Banyumas dans le centre de l'île et celui de la côte nord représenté par Cirebon, Pekalongan et Lasem.
Le batik est fabriqué depuis le XVIème siècle dans les cours royales du centre de Java.
Les dessins des batiks de Java centre sont d’origines locales indonésiennes puis ont progressivement évolués et se sont fortement stylisés avec la propagation de l’islam qui proscrit les représentations humaines et animales.

Sur la côte nord de Java, les Chinois ont influencé le développement  de ce qu’on nomme les batiks pasisir à partir du XIXème siècle. Ces batiks se caractérisent par l’emploi de couleurs vives et de dessins d’oiseaux, comme le phénix, le paon, le jeune coq ainsi que les papillons, les arbres, et motifs floraux tels que la pivoine, le chrysanthème, le lotus, l'orchidée, le dahlia et la rose.
Notons également l’influence hollandaise durant l’époque coloniale, où l'on voit apparaitre des motifs floraux tels que les œillets.

En dehors de Java, on trouve aussi des batiks à Palembang et Jambi sur l’ile de Sumatra où les influences indiennes et javanaises se retrouvent dans la fabrication de ce textile.

Suite à l’inscription au registre du patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO le gouvernement encourage les fonctionnaires mais aussi les sociétés privées au port de vêtements en batik. Les chemises en batik remplacent désormais le traditionnel costume.

Nous vous avons rapporté de beaux batiks indonésiens dans nos valises, certains faits à Java et d'autres à Bali, car même si Bali n'est pas le premier producteur de Batik, ils existent tout de même quelques ateliers sur l'île qui en font, leur prix est certes plus élevé que la masse de batiks venant de java mais nous avons tenu à leur rendre visite pendant notre séjour !

Découvrez ici les différents batiks et retrouvez-les dans notre prochaine collection ISLAND OF GODS qui sortira début Mai, sous forme de tote bags, chouchous, carnets, linge de maison et autres accessoires textiles ! 

Et nous vous avons réalisé une petite vidéo lors de notre cours de batik pour expliquer le processus de la fabrication d'un batik en video ! 
Par ici : 

https://www.instagram.com/reel/CoZwZsAhcYP/?igshid=MDJmNzVkMjY%3D

batik textile madame melon bali indonésie

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